mercredi 21 mars 2012

Monnaie monnaie monnaie

Différentes monnaies d'or, d'argent et de cuivre circulaient en Gaule à la fin de l'Empire romain. Au temps des rois mérovingiens, descendants de Clovis, ne subsiste guère que la monnaie d'or, sou et surtout tiers de sou, appelé aussi triens ou tremissis (à peine 1 g), imitations plus ou moins réussies des pièces impériales romaines. Le triens d'or devient quasiment espèce unique au début du VIIe siècle.   

L'or provient principalement de la Méditerranée, en particulier des monnaies de l'Empire byzantin. Mais vers 650, la géographie économique et monétaire se modifie au profit du Nord d'où viennent des monnaies d'argent anglo-saxonnes et frisonnes (des Pays-Bas), les sceattas. En outre, l'or se fait plus rare et plus cher après la chute de l'Afrique byzantine et la prise de Carthage.

Vers 675, le sou d'or est complété puis remplacé par une pièce d'argent : le denier, du nom de l'ancienne monnaie romaine d'argent. Douze deniers font un sou. Les pièces sont produites un peu partout et revêtent de multiples aspects. Le contrôle des monnaies semble échapper en grande partie au pouvoir royal mérovingien.

mercredi 14 mars 2012

La Guilde de la Grenouille

Quelles étonnantes grenouilles que celles-ci ! Bien éloignées des batraciens usuels, elles se complaisent dans les mailles d'acier plutôt que l'eau fraîche, se revêtent de rouge vif plutôt que de vert, et pompent dans leurs veines un sang ardent quand vient l'heure de batailler.
En effet, cette association médiévale est presque totalement constituée de combattant(e)s. Son capitaine, la Grenouille, la définit comme un regroupement de mercenaires, soldats piétons, fantassins, écumant routes et campagnes au XIII° siècle. Cela donne le ton : ici, points de troubadours, de fileuses de laine et de clercs calligraphes, nous sommes dans un registre martial. D'ailleurs, les râteliers postés devant le campement regorgent d'armes, et elles ne sont pas toutes d'apparat.
Car les temps de "fêt-mèd" que préfèrent les grenouilles sont les combats. Tantôt sur des moments inscrits aux programmes des offices du tourisme, devant des dizaines de spectateurs, tantôt à un coin de ruelle ou au sommet d'une tour face à quelques familles chanceuses d'être au bon moment.
Même s'il s'agit de combat historique, l'escrime médiévale des Grenouilles est instinctive plutôt que chorégraphique ; cet esprit guerrier, toujours...  A les voir croiser le fer en criant, on sent bien qu'il n'y a pas cette « zone de confort », cette tiède fluidité qui transparaît lors des combats codifiés aux enchaînements maintes fois répétés que pratiquent de nombreuses compagnies médiévales.
Coups de Jarnac, déstabilisation, assaut au bouclier, les Grenouilles sont nerveuses et n'hésitent pas à user de moyens peu chevaleresques pour faire choir l'adversaire. « Mais on ne fait pas n'importe quoi », tempère le capitaine : " Nous respectons les règles d'usage et quand on se bat près des passants, un copain fait barrière avec une lance à l'horizontale pour nous empêcher de heurter quelqu'un.  Et puis nous connaissons nos limites. Certains d'entre-nous sont de bons sportifs et ont une longue expérience en arts martiaux. "
La Guilde de la Grenouille ne fait pas que guerroyer et faire bombance !
Marie-Boulette, vice-présidente de l'association, a reconnu qu'il y a un réel intérêt à faire en sorte que le public des fêtes médiévales devienne acteur au lieu de simple spectateur/consommateur. Les adultes sont plus réservés, mais les enfants adorent le moyen-âge. Alors on a trouvé des petits casques d'acier, on a fait faire des lances courtes à bouts ronds, et on appelle des enfants à enfiler le tabard, le heaume et à lever les lances le temps d'une mini-patrouille de 15 minutes pendant que les parents attendent au camp. Sur le trajet en ville, les enfants, chaperonnés par une des grenouilles, jouent les gros bras, interpellent les familles qui s'amusent de se voir sommés par des bouts de chou hauts comme cinq pommes."
La question que tout le monde se pose : Pourquoi la Grenouille ? Le Capitaine répond : "Premièrement, c'est mon animal-totem. Ensuite, la grenouille au Moyen-âge est une créature ambivalente : symbole de vitalité, de force, de renouveau, elle porte selon la théologie chrétienne une part de ténèbres. Ca colle à fond avec le projet de la troupe. La grenouille était aussi un animal important dans le quotidien, que les gueux n'hésitaient pas à manger en période de disette. D'ailleurs certains historiens pensent que la fleur de lys des Francs est en fait la stylisation d'une grenouille... Et enfin, la simplicité du dessin convient bien aux blasons du XIII° siècle, qui comportaient peu de détails et de couleurs."